11/03/2025

Création d’une Confédération européenne des frontaliers : "nous voulons devenir l’interlocuteur privilégié du gouvernement et de Bruxelles"

Création d’une Confédération européenne des frontaliers : "nous voulons devenir l’interlocuteur privilégié du gouvernement et de Bruxelles"
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Plusieurs associations de frontaliers se sont réunies en une Confédération européenne des frontaliers, pour mieux défendre les droits des personnes résidant en France et travaillant à l’étranger.

L’union fait la force. Plusieurs associations de travailleurs frontaliers en sont convaincues. D’où leur initiative de créer la Confédération européenne des frontaliers. Officiellement créée le 2 mars, elle regroupe pour l’heure quatre structures : l’association d’aide aux frontaliers (ADF) basée en Alsace, deux associations des frontaliers du Luxembourg et de Belgique et l’Amicale des frontaliers en Franche-Comté.

"En vue de créer cette fédération, nous avons contacté toutes les associations de frontaliers, explique Jean-Marc Koenig, président de l’ADF et co-instigateur de la création de la nouvelle structure. Nous démarrons avec les quatre premières qui ont répondu, mais nous sommes ouverts à toutes les autres. Toutes celles qui le souhaitent peuvent nous rejoindre."

Avis donc à ceux qui défendent les frontaliers avec l’Espagne, l’Italie ou encore l’Allemagne. Sans les attendre, la confédération est déjà à pied d'œuvre. "Notre première mission va être de nous faire connaître auprès de toutes les institutions", affiche Jean-Marc Koenig. Des institutions comme le gouvernement français ou la Commission Européenne de Bruxelles, face auxquels ils entendent jouer un rôle de lobby en vue d’une harmonisation des politiques publiques concernant les travailleurs frontaliers.

"Aujourd’hui, quand il y a un sujet à aborder, chaque association y va de son petit courrier au ministre. On a peu de poids, déplore Jean-Marie Koenig. Une lettre envoyée par une structure de 2 000 adhérents (comme l’ADF) n’a pas la même valeur que si elle représente 400 000 personnes (soit le total des frontaliers vivant en France)."

Indemnités chômage, CSG, télétravail...

Le premier gros dossier de la nouvelle confédération est déjà sur la table. C’est même lui qui a entraîné sa création, quand l’Unédic - en charge des allocations chômage - a récemment annoncé une révision (à la baisse) des indemnités versées aux frontaliers vivant en France (voir notre article). "Sur ce type de dossiers, on ne veut plus que ces questions soient traitées depuis Paris par des personnes ou des syndicats qui ne connaissent rien aux problématiques des frontaliers, justifie le représentant des frontaliers alsaciens. On veut devenir l’interlocuteur privilégié du gouvernement et de l’Union européenne. C’est un message que l’on envoie aux politiques, pour leur faire comprendre que désormais, c’est avec la confédération qu’il faut négocier."

Et d’autres sujets sont déjà sur la table. Comme les modalités de paiement de la CSG (contribution sociale généralisée) dont doivent s’acquitter les retraités frontaliers. "S’ils avaient travaillé en France, son versement serait mensualisé comme pour tout le monde, détaille Jean-Marie Koenig. Mais si vous avez travaillé en Suisse, elle est annualisée, ce qui peut mettre des ménages dans l’embarras financier". Une harmonisation des règles fiscales autour du télétravail est également déjà en cours de réflexion.

auteur : Caroline Moreau
source : https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/alsace/creation-d-une-confederation-europeenne-des-frontaliers-nous-voulons-devenir-l-interlocuteur-privilegie-du-gouvernement-et-de-bruxelles-3117121.html
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